Que deviendront nos aînés si l’on ferme les maisons de retraite? Les spécialistes de la protection sociale proposent des solutions de remplacement.
Dans la province voisine de Novgorod, on a fermé une maison de retraite clandestine. Ses pensionnaires étaient logés dans un trois-pièces ordinaire dans de mauvaises conditions sanitaires.
Les policiers venus pour un contrôle ont découvert sept femmes âgées, dont six ne pouvaient se déplacer sans aide. Les exemples de ce type abondent. Le succès que rencontrent ces maisons clandestines confirme l’existence de problèmes dans le domaine des soins aux personnes âgées.
Ce n’est pas pour rien que la Cour des Comptes a entrepris de vérifier, entre mars et août, avec le concours des organismes locaux de contrôle, que les personnes âgées ont bien accès à l’aide sociale dont elles ont besoin. Il n’est pas exclu qu’en fin de compte l’aide à domicile puisse selon les cas se substituer au placement en maison ou résidence. Seront particulièrement examinés, durant le contrôle, les services payants, l’efficacité et l’honnêteté avec laquelle est dépensé l’argent public. Les inspecteurs devront se prononcer sur les perspectives offertes par une extension des soins à domicile et le recours à des solutions alternatives à l’hospitalisation.
- Combien y a-t-il de maisons de retraite pour personnes âgées ou handicapées dans la province de Pskov ? Combien de personnes accueillent-elles ?
« Au 1er mars 2016 on comptait dans la province 31 résidences pour personnes âgées ou handicapées, dont 18 de caractère général, 11 à spécialisation psycho-neurologique et 2 maisons pour enfants intellectuellement retardés. Le nombre total de leurs pensionnaires est de 3155.
« Toujours au 1er mars 2016, il y avait une liste d’attente pour être placé dans un établissement de type psycho-neurologique ( 77 hommes et 13 femmes). Il n’y a pas d’attente en revanche pour obtenir une place dans une maison de retraite de caractère général ou une maison pour enfants intellectuellement retardés. »
- Quelles sont les conditions de séjour dans ces établissements ?
Les services sociaux dans les résidences peuvent être gratuits, payants totalement ou partiellement, selon la situation sociale des intéressés.
- Actuellement, au niveau fédéral et régional, on observe une tendance à réduire les résidences. Quelles solutions de remplacement proposent les autorités provinciales aux bénéficiaires de tels services ?
Fonctionne actuellement dans la province un service d’équipes mobiles d’aide socio-médicale pour les personnes âgées ou handicapées résidant dans des localités éloignées. Ces équipes travaillent selon un planning précis et interviennent aussi dans les cas d’urgence.
Ces équipes comprennent des assistantes sociales, du personnel médical (infirmières et, si nécessaires, pédiatres, oculistes, pharmacien etc.), un pédagogue social, un juriste, des collaborateurs du service de l’emploi et de l’antenne locale du Fonds fédéral des retraites, un coiffeur, un réparateur d’appareils ménagers, un cordonnier, des hommes à tout faire et autres.
En 2015 de telles équipes mobiles fonctionnaient dans 18 groupements de municipalités de la province. Elles ont effectué 906 sorties et aidé 5590 personnes.
Une autre alternative au placement en maison est constituée par l’accompagnement social. Dès cette année commence dans notre région la mise en place d’un projet pilote d’accompagnement pour personnes âgées ou handicapées. Le contrat de réalisation de ce projet a été signé en février 2016 par la Direction d’État pour la protection sociale de la province de Pskov et la SARL « Système Sollicitude » de Saint-Pétersbourg.
« Système sollicitude » est une solution de substitution au placement, qui assure 24 h sur 24 h un large éventail de services, allant de l’aide sociale ou médicale jusqu’aux questions de soutien psychologique, d’information sur les aides financières disponibles et à l’appel de services d’urgence. Il suffit d’appuyer sur le bouton d’une console mobile pour entrer en relation avec un opérateur expérimenté, obtenir des renseignements et un soutien pour n’importe quel problème du quotidien.
- Dispose-t-on d’informations sur les établissements privés offrant ce genre de services ?
Actuellement, le registre des prestataires de services sociaux de la province comprend 64 établissements, ainsi que quatre organisations sans but lucratif à vocation sociale.
Dans le cadre du Plan des mesures d’amélioration de l’efficacité et de la qualité des services sociaux à la population de la province pour 2013-2018, approuvé par le ministère du Travail (« Feuille de route »), il est prévu en 2016 de sous-traiter différents services sociaux auprès d’organisations sans but lucratif, d’auto entrepreneurs spécialisés dans les services sociaux. Des appels d’offres seront lancés avec une mise à prix d’environ 5 millions de roubles.
QUELQUES CHIFFRES
Actuellement, plus de 58 millions de Russes (39% de la population du pays) sont des personnes âgées nécessitant des soins permanents. 4% s’adressent à des maisons de retraite de l’État, moins de 0,5% à des établissements privés. De plus, 2% de la population a recourt aux services d’aides à domicile..
Les listes d’attente des maisons de retraite se maintiennent de façon stable au niveau de 16 000 candidats. Plus de 8 000 attendent une place pendant plus d’un an. Le nombre de ceux qui ont besoin d’une aide de l’État s’est accru en un an de près d’un million de personnes. Il devrait augmenter de 24% d’ici à 2018.
Auteur: Svetlana Sintsova.
Traduit du russe par Robert Giraud.
Source: « Дома престарелых могут закрыть. Что ждет одиноких стариков ».
Publié dans Pskovskaya Pravda le 19 avril 2016.