Province Russe: Maxime Ossipov

Entretien avec Maxime ossipov,

sur la province russe

Médecin et écrivain, il fonde la « Société d’aide à l’hôpital de Taroussa ». Sa lutte contre l’arbitraire des autorités locales est racontée dans Ma province (Ed. Verdier, 2009). Trois recueils de prose sont publiés à Moscou : Pas de raison de se plaindre, Cri d’un oiseau domestique et L’Homme de la Renaissance. Lauréat en 2010 du prix Youri Kazakov pour Moscou-Petrozavodsk. Histoire d’un médecin russe (Ed. Verdier, 2014) est sélectionné par le jury Médicis (catégorie littérature étrangère).

Comment le fait que vous habitiez en province se reflète-t-il dans votre œuvre ?

Je pense que si je n’avais pas habité en province, je n’aurais pas commencé de travail d’écriture. L’expérience de la vie provinciale, et plus particulièrement l’expérience du travail en province, procure la sensation d’un attachement à la vie qui est, je pense, impossible dans les grandes villes. Un des grands avantages de la vie en province est  le sentiment de comprendre : ici, on comprend l’origine du  moindre son, on comprend les gens qui vous entourent.

J’ai parlé de cela  dans mon essai Le cri d’un oiseau domestique :

Devant le bureau des Urgences, attendent un policier et un prévenu blessé et menotté. L’homme a dû faire quelque chose de grave car, ici, on ne menotte pas facilement. « Tu aurais pu me parler tout de suite de ta femme, de tes enfants », dit le policier au prévenu. « Mais, non, monsieur demande un avocat, il a des relations à Moscou … »

La vie en province est à la fois sombre et effrayante mais elle est, à mon avis, pleine de signes de compréhension, la vie ici me parle dans une langue qui m’est familière. À Moscou,  dans cette ville que j’ai abandonnée, je n’éprouve plus cette sensation.

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