valenki

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Qu’est-ce qui empêche les petites entreprises de se développer ?

Comme bien des PME, la firme « Morozko » de la ville de Koussa connaît des jours difficiles.

Les valenkis [1] de la maison Morozko sont depuis longtemps le symbole de Koussa. La production des artisans de la cité est connue et appréciée dans toute la province de Tchéliabinsk, mais aussi dans la Bachkirie voisine, dans la province de Sverdlovsk et même en Sibérie, à Novossibirsk, Tomsk, Norilsk et dans le district autonome de Khanty-Mansiysk, à Sourgout. Mais  comment cette entreprise  survit-elle en pleine crise économique ? C’est ce que nous avons demandé à la directrice, Nina Sergueïevna Piskouleva.

Dans les périodes fastes, la firme produisait jusqu’à 13 000 paires de bottes. Il y a trois ans, la demande a commencé à chuter. La faute n’en incombe pas seulement au réchauffement climatique et à la douceur des hivers, bien qu’effectivement la saison de vente des valenkis est limitée à trois mois, de novembre à janvier. Auparavant, les ventes hivernales assuraient à  la société le paiement  des salaires, le règlement des impôts, l’acquisition des matières premières et le développement de l’entreprise pour toute l’année, maintenant, les revenus ont été divisés par deux. Cela a entraîné des suppressions d’emplois.

Il y a un autre facteur négatif : une brusque diminution des ressources financières de la population. Si une personne n’a pas assez d’argent pour ses besoins ordinaires, elle se limitera aux dépenses de première nécessité et l’hiver elle préfèrera chausser de vieilles valenkis rapiécées. C’est pourquoi, ces deux dernières années, les prix chez « Morozko » n’ont pas augmenté. Pour stimuler la production, les spécialistes estiment qu’il faudrait augmenter les revenus de la population et créer de nouveaux emplois.

Certes, l’entreprise pourrait recourir à l’emprunt, mais pour obtenir un crédit dans une banque, l’entreprise doit avoir des revenus stables durant l’année. Et la demande de valenkis s’échelonne sur trois mois seulement ! C’est pourquoi les fabricants de bottes en feutre ne peuvent compter que sur leurs propres forces. Il faut savoir modérer ses appétits !

La chute du cours du rouble à la fin de 2014 a également porté un coup aux entrepreneurs. Les prix des matières premières et autres fournitures ont augmenté. Dès lors, le montant des dépenses s’ est accru ainsi que, bien sûr, les coûts de production.

Ces derniers temps, on parle beaucoup de la levée des contraintes administratives au développement des PME. On sait que la publicité est le moteur du commerce. On commande un logo attractif à une agence de publicité, on installe un panneau publicitaire dans un lieu fréquenté et les acheteurs accourent. Mais, en pratique, ce n’est pas aussi simple.

« La publicité, ça, c’est encore une autre question, énonce Nina Sergueïevna. Pour l’entrepreneur, c’est un véritable chemin de croix : on ne sait pas ce qu’il faut chercher exactement, et payer pour on ne sait pas quoi ! Telle est la situation dans laquelle nous nous sommes trouvés quand nous avons décidé de coller des affichettes dans notre ville. »

Les  contraintes imposées aux entreprises entravent le développement des PME. Depuis 2014, tous les cinq ans, les employeurs sont obligés de mener une évaluation des conditions de travail. Une fiche de renseignement doit être établie pour chaque poste de travail. Et cela coûte de l’argent ! Faute de satisfaire aux prescriptions légales relatives à l’évaluation des conditions de travail, on encourt des sanctions administratives. La sécurité incendie a des exigences sévères, qui de plus changent souvent. Par exemple, il a fallu, pour s’y conformer, démonter les fenêtres pour installer des grilles métalliques s’ouvrant entièrement. Un an plus tard, cette exigence avait changé.

On place actuellement de grands espoirs dans les PME, que l’on appelle les « pionniers de la croissance ».  «  Mais,  estime la directrice de « Morozko , pour que ces espoirs se concrétisent sur le terrain, il faut que le gouvernement prennent conscience des besoins des entrepreneurs, qu’il réduise leurs charges, au moins pour la durée de la crise, et qu’il leur donne la possibilité de se développer. »


[1] NdT : Bottes en feutre.

Auteur: Marina Penthioukhova.

Traduit du russe par Sylvie Petrosso.

Source: « Что мешает малому бизнесу развиваться ? ».

Publié dans Jizn’ Raïona le 16 octobre 2015.

Source Photo: Wikipédia.

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