Rue Mouraviov-Amourski.
Source: Wikipédia

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Khabarovsk: Jeunes entrepreneurs

Obstacles à l’entrepreneuriat des jeunes

Un des derniers conseils réunis en présence du maire de Khabarovsk a fait le point sur l’entrepreneuriat des jeunes et examiné les mesures de soutien en sa faveur. Le conseil a entendu ses jeunes collègues et n’en est pas resté très satisfait : interventions non préparées, problèmes non identifiés. Le fossé entre les générations était patent.

L’adjointe au chef du département de la jeunesse et des affaires sociales de la mairie, Inna Hopta, a parlé du développement et de l’encouragement de l’entrepreneuriat des jeunes. Un programme d’aide est actuellement en cours, qui a aidé 38 bénéficiaires  à rembourser leurs dépenses. Des subventions ont été octroyées pour organiser des activités de conseil en montage d’affaires, des stages de formation, des expositions de travaux de jeunes patrons.

De nouveaux concepts de soutien se mettent en place dans la capitale de la province. C’est le cas, à Khabarovsk, pour les centres de co-travail. En novembre 2013, avec le soutien de la mairie est apparu un Art Hall, et en 2015, a commencé à fonctionner un atelier de bricolage. De tels centres ont pour vocation de susciter des zones de création d’emplois pour les jeunes entrepreneurs. Au Art Hall ont été ainsi créés 20 postes de travail.

L’initiative la plus importante dans le cadre du programme « Jeunes de Khabarovsk » a été le business-forum annuel des jeunes. Chaque année il rassemble environ 600 participants de moins de 35 ans, qui ou bien envisagent d’ouvrir une entreprise, ou bien en ont déjà monté une. À l’occasion de ces forums se déroulent des séances de training, des master-classes, des tables rondes et autres actions.

Mais si les membres du conseil se sont contentés de demander des éclaircissements, les interventions de leurs jeunes collègues étaient beaucoup plus percutantes.

Le président de la section locale de l’Association des jeunes patrons de Russie, Anton Diomine, a fait remarquer qu’il fallait mieux identifier la spécificité de la région, qui jusqu’à présent n’apparaissait pas clairement. « Je propose, dit-il, non pas de développer l’innovation en général, mais de cibler des entreprises précises, qui feraient d’abord leurs preuves ici à Khabarovsk, en pénétrant le marché russe, puis en agissant à l’international. Notre atout, ce sont nos innombrables établissements d’enseignement supérieur, nos spécialistes techniques, mathématiciens, ingénieurs. »

Pour réaliser ces objectifs, il a proposé de redistribuer les ressources budgétaires, mais quand on lui a demandé comment faire dans un contexte de contraction des budgets de tous les niveaux, il n’a pas été en mesure de  fournir de réponse précise.

Un autre jeune entrepreneur, Maxime Terentiev, créateur de la SARL Samodelkine (bricolage), a observé que la ville et la province disposaient d’espaces inutilisés, où l’on pourrait organiser des rencontres d’entrepreneurs sur des sujets précis, des genres de tables rondes. Cela pourrait donner une impulsion aux affaires. Pour Terentiev, un autre problème des PME est la quasi-impossibilité à obtenir des crédits bancaires. « Il est beaucoup plus intéressant, pour les entrepreneurs, a-t-il fait valoir, de voir baisser les taux de crédit que de toucher directement de l’argent. Si je vais trouver une banque pour lui demander, par exemple, un million,  la banque exigera de moi deux millions de garanties et me fixera un taux d’intérêt de 20% l’an. »

La salle a posé à l’orateur beaucoup de questions sur les centres de co-working, lui demandant d’abord ce que signifiait l’expression et faisant ensuite remarquer que cela pouvait profiter à l’économie parallèle.

Après avoir écouté les intervenants, les participants ont abouti à la conclusion que le problème était moins celui des taux d’intérêt ou de l’insuffisance de subventions que dans le manque d’expérience et d’information.

Le président du conseil urbain pour l’entrepreneuriat, Vladimir Bakoumenko, a estimé quant à lui que les problèmes des jeunes patrons ne se distinguaient guère de ceux du monde des affaires en général. L’existence d’un hiatus avec la réalité du monde du business n’est pas nouvelle.. Les jeunes comblent rapidement leur retard. Ils sauront, d’après lui, tenir compte des remarques exprimées par leurs aînés et s’efforceront de gommer les aspérités signalées. (…)


Auteur: Tatiana Chtcherbatchenko.

Traduit du russe par Robert Giraud.

Source: « Бизнес молодых: мы с вами говорим на разных языках ».

Publié dans Tikhookeanskaya Zvezda le 2 mars 2016.

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