Connaissez-vous les « Younnat »- ou Clubs des jeunes naturalistes ? Ces établissements éducatifs périscolaires qui fêteront leur centenaire en 2018 connaissent une véritable renaissance : ils sont devenus de véritables piliers de l’éducation écologique en Russie, notamment en Sibérie Occidentale. […]
Fondée après la révolution d’Octobre, l’organisation des « Younnat’ », qui a édité son propre magazine à partir de 1928, a été une véritable institution à l’époque soviétique. Quant à lui, le Club de Novossibirsk a été créée en 1966 en tant qu’établissement éducatif auprès de la Section sibérienne de l’Académie des Sciences. Les premières années, il occupait un simple deux pièces dans un immeuble de la Cité des Sciences de Novossibirsk. Puis, il a emménagé en 1968 dans un petit bâtiment. Il a été fortement soutenu par les centres de recherche de la Section sibérienne qui l’ont doté en équipements et en objets d’exposition et l’ont fait bénéficier de leur expertise. Il disposait de salles de cours et même d’une petite ménagerie.
Sa situation a changé au début des années 1990 lorsque les moyens budgétaires de la Section sibérienne lui ont manqué pour soutenir de tels établissements. Le directeur de l’Institut de cytologie et de génétique, Vladimir K. Choumny, l’a cependant sauvé de la fermeture. Mais son institut n’avait pas compétence pour abriter un établissement éducatif pour jeunes. Le Club a alors été transformé en Laboratoire d’éducation écologique de cet Institut (…).
L’épreuve du temps a montré que cette réorganisation avait été un succès, notamment au regard des exigences de l’économie de marché. Le Club accueille ainsi chaque année des jeunes âgés de 5 à 18 ans qui bénéficient de cours et d’ateliers de botanique, de zoologie et de géologie adaptés à leur tranche d’âge et à leurs centres d’intérêt. Beaucoup d’entre eux s’y découvrent une vocation scientifique et décident de poursuivre leurs études à l’Université de Novossibirsk. A noter qu’à partir de 14 ans ceux qui le souhaitent peuvent être pris comme collaborateurs du Laboratoire et partir jusqu’à trois semaines en expédition scientifique. A leur retour, ils doivent rédiger un rapport qui présente toutes les apparences d’un article scientifique !
Aujourd’hui plus que jamais, la problématique environnementale occupe une place centrale. Le Club organise ainsi un marathon écologique ouvert à toutes les écoles de la Cité des Sciences. Il envisage d’ouvrir un musée des sciences naturelles.
Il y a deux ans, lors des festivités marquant le 95ème anniversaire du mouvement des jeunes naturalistes, la Direction régionale de la nature et de la protection de l’environnement lui a suggéré d’organiser un grand événement qu’elle était prête à financer. C’est ainsi qu’est née l’idée d’une Conférence réunissant les organisations de jeunes naturalistes de la région.
« A l’époque, nous n’étions pas nombreux à parier sur l’avenir du projet, se souvient la responsable de la Conférence Anna Stekleneva. Nous avons commencé à prendre contact avec nos collègues des régions voisines et avons été agréablement surpris d’apprendre l’existence d’un nombre important de clubs de jeunes naturalistes, même si la plupart d’entre eux faisaient partie de structures plus grandes, telles que les centres de création enfantine. Ils ont répondu à notre appel, et la conférence a eu lieu. Elle a permis aux participants de comparer leurs expériences ».
Les conférences suivantes ont pris un rythme annuel tout en devenant thématiques. Celle de l’année dernière a été consacrée à la gestion des projets de recherche, et celle de cette année porte sur l’éducation écologique. Plus de 70 personnes (adultes et enfants) représentant 9 organisations ont pris part à son travail, organisé autour de plusieurs pôles et une table ronde.
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Anna Stekleneva se montre optimiste quant à l’avenir de l’événement : la densité du programme de cette année et le rythme dynamique des travaux témoignent d’une véritable renaissance du mouvement des jeunes naturalistes grâce au soutien de nombreux adeptes de l’écologie.
Auteur: Gregorii Batoukhtine.
Traduit du russe par Ida Junker.
Source: «Экологическое воспитание: как это делать»,
Academcity, publié le 24 novembre 2015.
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